Présentation de Sicario au festival de Cannes

Avec Sicario, Denis Villeneuve allie ses deux terrains de prédilection et envoie Emily Blunt à la frontière américano-mexicaine pour grossir les rangs du groupe d’élite de Josh Brolin et Benicio Del Toro.

L’actrice de Wild Target et de Looper campe Kate Macer, fraîchement intégrée au FBI. Sur le terrain, elle doit œuvrer à la neutralisation d’un puissant narcotrafiquant dans le cadre d’une mission secrète et va de désillusion en désillusion.

Sicario s’immisce à la frontière américano-mexicaine. Plus qu’une ligne, c’est une zone aux enjeux économiques, politiques et diplomatiques, un terrain cinématographique pour Denis Villeneuve : « Il y a beaucoup de silence là-bas, associé à la violence à cause de la pression des trafiquants de drogue, et m’est arrivé dans les mains un scénario qui explorait cette réalité-là. »

Le film révèle les dessous des opérations sur place. A l’idéalisme autour de l’action américaine, il oppose le désenchantement. « C’est devenu un endroit sans foi ni loi », explique le scénariste Taylor Sheridan, connu notamment pour son travail sur la série Sons of Anarchy. Lors d’une longue enquête de terrain, il s’est immergé dans cette zone pour gagner la confiance de la population, des migrants et a fini par saisir les enjeux du complexe sujet du trafic de drogue.

Le fléau peut-il être anéanti ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Dans Sicario, il n’y a ni bons, ni mauvais. « C’était impossible ici », indique Taylor Sheridan. « Quand on croit avoir mis le méchant hors d’état de nuire, on réalise que le problème est loin d’être résolu. » Si le film n’a pas l’ambition de régler le problème, Denis Villeneuve tenait à poser les questions qui tourmentent les habitants de part et d’autre d’une ligne de séparation.

Tarik Khaldi (FDC)

Retour en haut