Francis Vauban est devenu en quelques années un personnage incontournable de la vie évènementielle de la Dracénie. On peut apercevoir sa silhouette de jeune homme un peu partout. Il capte et valorise les lieux touristiques nombreux chez nous, ainsi que les beaux moments de notre territoire durant des spectacles, concerts ou conférences.
Son expérience de photographe professionnel pendant 25 ans dans le secteur de l’hôtellerie de luxe internationale, lui confère un savoir-faire certain. Son style, son sens de la composition sont autant de signatures visuelles qui enchantent l’œil. Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, nous avons voulu en savoir plus sur cet homme venu de Belgique, dont les qualités professionnelles et humaines font l’unanimité de tous ceux qui croisent son chemin.
Bonjour Francis Vauban, si votre activité de photographe est bien connue, il semble que vous ayez eu avant cette carrière, une autre vie, une vie de musicien. Pouvez-vous nous en parler?
J’ai eu le bonheur d’être à la tête comme guitariste, d’un groupe qui s’appelait le « Crash Machine ». Notre répertoire était plutôt rock, nous avons même été sélectionné pour jouer au Golf-Drouot*, une fierté! A l’époque il n’y avait pas de smartphone ou de réseaux sociaux comme youtube ou soundcloud, ce qui fait que malheureusement les traces de ces moments n’existent pas…
Avec mon groupe nous avons fait en Belgique des « premières parties » pour Claude François, Joe Dassin, Demis Roussos ou Eddy Mitchell… Les premières parties étaient un moyen pour les organisateurs d’allonger le temps de consommation du public (en boissons ou sandwiches) cela compensait le cachet des « vedettes ». Jouer comme cela sous chapiteau aux 24h de Spa-Francorchamps en Belgique, cela m’a permis de faire face à un public atteignant souvent les 10.000 personnes. Cela me galvanisait. Mais au fil des années, il était de moins en moins évident de trouver des collaborateurs sérieux , ce qui a rendu quasiment impossible la signature de contrats pérennes. J’ai donc été contraint d’évoluer en « solo » et je me suis mis à écrire et à composer…
Francis Vauban un musicien auteur et compositeur
Enregistré à la SABAM (La Société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs) équivalent de la SACEM en France, j’ai composé plusieurs albums dans un style World-Music. Mes compositions ont été utilisées pour illustrer des documentaires, des reportages. Un de mes albums, un hommage à Magritte a été particulièrement bien reçu par le public.
Qu’est-ce qui a motivé votre élan de la musique vers la photographie ?
L’ambiance particulière du milieu du show-bizz m’a conduit à envisager de changer d’activité. C’est ce que j’ai fait. Après 25 ans de musique, je suis allé en 1999 vers la photographie.
Je me suis donc formé dans une école pour devenir photographe. Puis, tout est arrivé de manière spontanée. Lors d’un voyage au Maroc j’ai déposé quelques cartes de visites dans des hôtels de luxe pour proposer mes services. Grâce à cela, j’ai pu commencer ma carrière. J’ai photographié les villes impériales, la gastronomie Marocaine; J’ai eu une première collaboration avec Sofitel Marrakech, puis avec d’autres hôtels du groupe. Très vite est arrivée une autre collaboration, avec un hôtel de l’île Maurice. Puis, mon travail parlant pour moi, mes clients sont devenus plus nombreux, tandis que mes premiers clients demeuraient toujours fidèles.
Quelles ont été les principales difficultés (s’il y en a eu) dans ce changement ?
Ce changement, il s’est fait naturellement. Même si de me retrouver à la quarantaine sur les bancs de l’école avec des jeunes gens a été un peu étrange au début. Mais fort heureusement mon parcours dans la photo a été même plus simple que celui effectué dans la musique. Ce fut et c’est toujours un bonheur.
Quels aspects de la photographie d’hôtels de luxe trouvez-vous les plus gratifiants et stimulants ?
Le travail dans la confiance, avec le beau et avec des gens de qualité. Mes multiples collaborations avec le groupe Accor, Radisson, Hilton, Marriott, Best Western ou Mövenpick Hotels & Resorts n’ont jamais été monotones. Chaque endroit étant différent, chaque équipe étant différente, mes missions m’ont toujours enrichi humainement. Vous savez, si j’aime parler avec les gens, je me dois plus encore de savoir les écouter. Mon métier plus qu’un métier technique et artistique, c’est un métier de rencontres. Durant 25 ans, j’en ai fait de multiples et dans une quarantaine de pays.
En tant que photographe d’hôtels de luxe, quelles sont les destinations qui vous ont le plus marqué et pourquoi ?
Dans mon métier certaines destinations ne sont pas anodines, selon la situation du pays il peut y avoir quelques dangers. J’ai par exemple déjà été accompagné d’un garde du corps… Toutefois, quand je pars d’un endroit j’ai souvent un pincement au cœur. Tous les pays que j’ai visité, tous les hôtels où je suis allé sont devenus ma maison du moment. Comme l’Italie avec Milan ou Rome, la Russie avec Saint-Pétersbourg, l’Arabie Saoudite, la République tchèque avec Prague, la Turquie qui dispose d’un charme si singulier mélangeant traditionnel et moderne; Notamment avec le pont du Bosphore qui relie l’orient et l’occident. Certaines ouvertures d’hôtels en Sierra Leone ou en Ethiopie ont été également des marqueurs importants de ma carrière.
Comment décririez-vous votre style photographique lorsqu’il s’agit de magnifier l’essence et le luxe des hôtels ?
Depuis mes débuts, je m’efforce de raconter une histoire, de partager une ambiance, une émotion. J’aide le spectateur à se projeter, à visualiser son futur séjour. J’aime également mettre en valeur le personnel de l’hôtel dans ses différents métiers. Mes contacts privilégiés avec les propriétaires, Directeurs d’hôtels ou Chefs de cuisine facilitent à chaque fois mon travail. Ce travail est ensuite systématiquement magnifié par la post-production.
Vivre dans le Var en Dracénie, c’est un changement que vous aviez programmé il y a une vingtaine d’années en achetant ce qui était à l’époque votre résidence secondaire. Qu’est-ce qui avait motivé ce choix?
Avec mon épouse nous sommes très sensibles à la météo. Nous aimons la situation géographique idéale de la Dracénie. Ce positionnement entre mer et montagne nous convient très bien, car nous aimons l’une et l’autre. La douceur du climat, l’accueil que nous avons reçu ont achevé de nous convaincre, qu’ici, c’est notre petit paradis.
Est-ce que vous avez des lieux favoris en Dracénie?
C’est une question très difficile, car j’aime chaque village et chaque ville de cette partie du Var. Mais pour vous répondre, je vais citer Châteaudouble pour son côté nature et médiéval, Draguignan pour son histoire, Vidauban pour son côté ludique, Trans en Provence pour ses cours d’eau et son pont suspendu, le marché de Lorgues ainsi que sa collégiale, le village de la Motte pour le dynamisme de Madame le maire ou encore le village des Arcs-sur-Argens pour son parage…
Y a-t-il des projets sur lesquels vous travaillez actuellement et que vous pouvez partager avec nous ?
Je souhaite continuer mon activité dans la photographie au service du territoire tout en continuant mes missions de photographe des palaces. J’ai aussi envie de revenir un peu à la musique. Dans cette perspective, j’ai eu la chance de rencontrer un musicien et une chanteuse avec qui je l’espère, nous pourrons concrétiser un projet de concert « Soft Jazz ». Enfin, j’ai envie plus que jamais de profiter des bienfaits de notre magnifique région. Les beaux jours vont bientôt être là…
https://www.francisvauban.com/
Quelques mots sur le le Golf-Drouot « temple du rock »
*Le Golf-Drouot était surnommé « le temple du rock » de 1955 à 1981. Le jeune Jean-Philippe Smet, futur Johnny Hallyday y fera ses premières armes, tout comme Claude Moine, alias Eddy Mitchell. Alors coursier au Crédit Lyonnais du Boulevard des Italiens, Claude Moine fait ses débuts avec son premier groupe, les Cinq Rocks, avant de se rallier avec Les Chaussettes Noires. Des vedettes internationales comme Gene Vincent ou David Bowie, se produiront parmi d’autres, dans ce lieu mythique.