Virginie Teychene

Interview de Virginie Teychené

Ce matin, rendez-vous avait été pris avec Virginie Teychené au café du commerce,  institution de Draguignan où à la fin des années 80, les « années lycée », nous pouvions la croiser.  Depuis, que de chemin parcouru pour la chanteuse dracénoise.

Avec une première étape dans la variété, c’est grâce à sa rencontre avec celui qui deviendra son époux Gérard Maurin que Virginie pourra exprimer toute la dimension de son talent d’interprète de Jazz. Depuis la sortie de son premier album « portraits » en 2007, Virginie Teychené est devenue de l’avis unanime de la critique spécialisée, LA Jazz Woman française. A l’occasion de cette étape familiale à Draguignan et avant son concert du samedi 5 juillet 2014, dans le cadre du « festival des Jazz » de Saint Rapahaël, Virginie Teychené a accepté de répondre à nos questions.

Bonjour Virginie Teychené, pouvez-vous nous éclairer sur votre métier de chanteuse ?

C’est un très beau métier. Extraordinaire, dans le sens positif du terme, on vit des choses que peu de gens peuvent vivre, mais c’est à la fois difficile dans la mesure où c’est tout ton être qui est exposé, cela prend beaucoup d’énergie physique et morale. Il y a aussi beaucoup de périodes d’incertitudes, d’où l’importance de l’entourage pour faire face à ces moments. Pour synthétiser, ce métier est difficile et magnifique à la fois.

Justement, côté entourage je crois savoir que vous avez le compagnon idéal pour vous accompagner dans cette aventure professionnelle ?

Avec Gérard Maurin mon époux, nous nous entendons très bien à la ville comme à la scène et c’est effectivement très important. Nous avons les mêmes aspirations, les mêmes goûts musicaux. Gérard est quelqu’un d’extrêmement doué musicalement et il est essentiel pour la production de mes disques. Nous allons préparer prochainement un 4e album Jazz, dans lequel nous allons essayer de faire des choses différentes et pour cela la qualité des échanges que nous pouvons avoir est très utile.

Pourquoi avoir décidé de prendre la voie du Jazz ?

La collaboration avec Gérard Maurin a été déterminante dans mon évolution. Par ailleurs, j’ adore chanter et je prends plaisir à faire cela. Le Jazz, me permet d’éviter la routine, les redites, chaque interprétation peut donner une dimension différente à une chanson, contrairement à la variété. C’ est ce travail qui me passionne, celui d’avoir la liberté de me renouveler en permanence. C’est d’ailleurs ça, l’esprit du Jazz.

En parcourant la critique, l’on ne peut trouver que des éloges sur vous, notamment sur votre capacité à vous accaparer les grands standards.

Merci, mais effectivement, le Jazz est une musique d ‘interprète. Le Jazz part de chanson connues qui sont jouées différemment, notamment en modifiant le rythme ou l’ harmonie. Encore une fois, c’est cela que j’aime et c’est ce que le public doit ressentir, ce plaisir de retravailler les chansons, de les « recréer » dans l’instant.

Puisqu’on parle de création, vous avez indiqué avoir pour projet de sortir un nouvel album, où en êtes-vous ?

Ce projet est encore en gestation, nous sommes actuellement à la recherche d’une ligne directrice.

Le public est friand de vos interprétations en brésilien, un album « bossa jazz », ce pourrait-être une piste pour vous ?

Pour bien faire effectivement, il faudrait que je fasse un album en français, en anglais ou en brésilien, mais c’est compliqué… C’est vrai, la musicalité du brésilien, me procure beaucoup de plaisir, c’est très ludique pour moi et il est vrai que le public vient souvent me parler des chansons que je chante en brésilien. Je crois que nous sommes tous « multiple », l’art permet d’ailleurs d’exprimer les différentes facettes que nous pouvons avoir, sans les réfréner. Chanter en plusieurs langues, c’est pour moi une vraie source d’ épanouissements à la fois personnel et artistique.

George Benson sera l’invité d’honneur cette année du festival de Jazz de Juan les Pins, et il se trouve que l’année dernière vous avez fait sa première partie au festival de Jazz de Marciac, c’était comment ?

George Benson est un show-man extraordinaire, il a été adorable avec moi, après son concert il a tenu à me recevoir, il m’a fait des compliments qui m’ont beaucoup touché. Il a été surpris que je me cantonne au Jazz, car pour les Américains, le Jazz n’est pas suffisamment « populaire » (vendeur) il m’a comparé à de grandes artistes et conseillé de m’ouvrir à d’autres styles pour avoir la reconnaissance d’un plus large public. La balance était formidable, il a fait « give me the night », mais il a joué essentiellement du Jazz, car c’est avant tout un guitariste de Jazz.

Demain soir vous jouez à Saint Raphaël dans le cadre du festival des Jazz, j’ai envie de dire enfin dans la région…

Oui effectivement, le responsable du festival qui nous avait vu au festival de Marciac a tenu à nous inclure dans le line up de samedi soir. Nous jouons dans les festivals les plus prestigieux en France comme à l’étranger et c’est donc une occasion pour moi de revenir dans ma région, dans laquelle j’aimerais pouvoir jouer plus souvent.

Nous sommes en tout cas très heureux de pouvoir jouer à Saint Raphaël. A défaut de pouvoir nous voir à Draguignan, ce sera l’occasion pour les dracénois de venir nous revoir ou nous découvrir. De plus, demain soir notre quartet habituel se transformera en quintet, puisque nous accueillerons Olivier Bogé un saxophoniste de très grand talent.

Merci Virginie de nous avoir accordé cette interview et rendez-vous demain soir à Saint Raphaël, à 22h00, en espérant que le temps soit au beau fixe, d’autant que le cadre du jardin Bonaparte, directement sur la mer, devrait contribuer à la magie de la soirée.

Composition du Virginie Teychené quintet

Jean Pierre Arnaud : Batterie / Stéphane Bernard : Piano / Gérard Maurin : Contrebasse / Olivier Bogé : Saxophone / Virginie Teychené : chant.

Gérard Maurin

Enseignant au célèbre Institut Musical de Formation Professionnelle de Salon de Provence, Gérard Maurin est guitariste, contrebassiste, arrangeur, compositeur. Médaille d’or du CNR de Marseille en jazz, harmonie et contrepoint; titulaire du D.E de jazz et d’une maîtrise en musicologie. Il débute sa carrière comme guitariste et multiplie les expériences avec notamment Lionel et Stéphane Belmondo, Michel Petrucciani, Toots Thielemans

Crédit photo : Yves COLAS

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