Il y a cinq ans, le 11 mars 2019, Jean-Charles Devalle a honoré son engagement en rejoignant l’entreprise familiale, comme il l’avait promis. C’était une promesse faite à son grand-père, Francis Pizzorno, qui avait fondé le groupe en 1974 et qui nous a quittés le 4 mai 2018.
Son grand-père, né à Draguignan, était un pilier de la région, incarnant l’esprit de la Dracénie. Le nom Pizzorno est devenu un emblème, représentant fièrement ce territoire. Avec un siège social installé à Draguignan, le groupe Pizzorno est depuis le 8 juillet 2005 coté en bourse. Il emploie environ 2500 personnes, avec un chiffre d’affaires avoisinant les 225 millions d’euros.
Membre du Comité de Direction du groupe, Directeur de Cabinet de la Présidente et du Directeur Général, Directeur du Pôle Affaires Générales et enseignant vacataire à l’université de Toulon et du Var, Jean-Charles Devalle a un emploi du temps plutôt chargé…
Jean-Charles Devalle comment se passe le travail en famille?
Cela se passe très bien. Avec mes parents et mon frère François nous nous partageons les missions. Chacun en reste responsable, il n’y a pas d’enchevêtrement. Le personnel a du reste bien identifié le rôle de chacun d’entre nous. Nous communiquons beaucoup, et avec le comité de direction (dont les membres sont pour la plupart dans l’entreprise depuis plus de vingt ans) les décisions sont très collégiales.
Donc pour vous, ce serait plutôt une force?
Oui bien sûr, nous travaillons en synergie et en confiance. Cette unité est je crois un gage de force et de stabilité au service de nos clients et partenaires.
Comment s’est passé votre arrivée dans l’entreprise?
La première année a été pour moi une année d’observation. Puis en 2020 et 2021 en raison du confinement et des restrictions liés à la crise du COVID, je n’ai pas pu faire de terrain. Les entretiens, les échanges se faisaient beaucoup en « visioconférence ». C’était assez frustrant pour moi, car j’aime être au contact. Finalement, c’est depuis 2022 que j’ai pu véritablement aller sur le terrain, visiter les sites, rencontrer les équipes et c’est un vrai plaisir, un enrichissement que d’être à leur contact.
Le groupe a reçu une nouvelle fois une distinction par le magazine Capital?
Oui c’est vrai, le magazine Capital commande régulièrement des enquêtes auprès d’un organisme de sondage (Statista) pour faire un classement des meilleurs employeurs dans le secteur de l’environnement. Depuis 2018 nous sommes sur le podium. Cette année nous sommes numéro 1. C’est une fierté en tant qu’entreprise régionale d’être mis à l’honneur. C’est aussi une reconnaissance de nos efforts en matière de salaire et de formation. Des efforts qui sont constants, comme en matière de qualité. Nous le devons à nos clients qu’ils soient à Lille, Paris, Lyon ou à Draguignan.. Nos salariés sont nos meilleurs ambassadeurs. Ce sont eux qui sont en première ligne avec les habitants des territoires où nous exerçons.
Mais vous aussi vous êtes en première ligne, j’imagine qu’on doit parfois vous « attendre au tournant »? N’est-il pas trop difficile pour un homme jeune comme vous, d’être exposé en permanence?
Vous savez l’entreprise a 50 ans cette année et je vais en avoir bientôt 26… Je suis né avec cette exigence de représentation. Avec cette responsabilité. Toutefois, comme chaque employé du groupe qui est à son niveau ambassadeur de nos valeurs, je représente le groupe vis à vis de l’extérieur. Nos destins sont liés.
Est-ce que vous avez un peu de temps pour vous?
J’ai la passion de ce que je fais. Cette passion s’est révélée à moi durant ces 5 dernières années. Alors j’ai cette chance de remplir mes missions avec plaisir. J’ai un noyau d’amis proches, que je peux voir certains week-end quand je n’ai pas d’obligations, et avec qui je peux déconnecter de temps en temps, de ma vie professionnelle.
Le 5 décembre 2023 c’est vous qui avez reçu un trophée à Draguignan?
Oui, lors de la première édition des « Trophées de Entrepreneuriat en Dracénie » organisée par le CLED et DRACETECH j’ai eu l’honneur de recevoir un trophée pour notre filiale Valéor. Ce trophée est venu récompenser la mise en place d’une visite sonore et interactive du centre de tri du Muy en collaboration avec l’association la Chouette Varoise. C’est une belle association qui permet aux déficients visuels de tous âges de se rencontrer et de les aider à vivre du mieux possible leur handicap au quotidien.
Depuis peu, c’est finalement à votre tour de transmettre? La boucle est bouclée?
J’ai été approché par l’université de Toulon pour transmettre mon expérience professionnelle en tant qu’enseignant* vacataire. C’est un vrai bonheur de pouvoir partager et transmettre. Je pense que pour les étudiants, cette prise avec la réalité est primordiale.
J’ai aussi la chance d’intervenir dans les écoles et lycées pour parler d’environnement et de ce nous faisons. Pour la saison estivale nous recrutons aussi des étudiants pour leur donner l’opportunité de vivre leur première expérience professionnelle. La transmission et la passion, cela fait partie de notre ADN.
*Monsieur Devalle intervient auprès des 50 étudiants dans le cadre du module « Projet Personnel et Professionnel » de première année en B.U.T GEA.