Le groupe Saint Michel (composé de Philippe, Emile et Paul) rencontré lors du festival 2014 des nuits carrées à Antibes a bien voulu répondre à nos questions. Souvenir d’été, tandis que le groupe prépare durant cet automne 2014 son 2e album, un album qui sera davantage pensé pour la scène.
Bonjour Saint Michel, quelle est la genèse de votre groupe ?
Au départ nous avions chacun nos expériences, on jouait chacun dans des groupes différents, mais l’ambiance n’y était pas, puis on s’est rencontré, on a commencé à faire des morceaux ensemble et au bout de 3 ou 4 morceaux ça fonctionnait bien, alors on s’est dit « il n’y a plus qu’à trouver un nom de groupe ».
Pour le nom justement, vous avez fait comment ?
Comme on chante en Anglais et que nous sommes Français, on s’est dit qu’il fallait qu’on trouve un nom qui sonne un peu « made in france ». On a ouvert des bouquins d’histoire pour trouver des noms de chevaliers, on a aussi pensé à « gastronomie » mais on a trouvé que c’était un peu trop gastrique… ça allait pas aider les gens à la digestion (rires), puis on est tombé sur Saint Michel, on a trouvé ça cool. On a fait des recherches, Saint Michel l’archange, la station de RER « notre dame Saint Michel », Jules Verne a eu 3 bateaux qu’il a appelé Saint Michel, cette succession de petits symboles qui nous plaisaient, nous ont convaincus de retenir pour notre groupe, le nom de Saint Michel.
Depuis le 1er janvier vous enchainez les tournées, les festivals, vous avez fait la chine, les états unis, récemment les 36 heures de Saint eustache, ce soir les nuits Carrées, demain les Solidays et après les vieilles charrues, 2014 décidément, c’est un peu votre année, non ?
Oui, c’est chouette, en fait on a sorti notre album en novembre 2013, puis on a fait une première partie de Lilly wood and the Prick (NDLR : auteur du tube Prayer in C) une tournée en co-plateau aux états unis, une tournée en chine où c’était un joyeux bordel, mais rigolo… Paul, tu veux dire un mot ? (NDLR : Paul est le 3e élément du groupe qui intervient jusqu’alors spécifiquement pour les concerts en tant que batteur) Il va venir avec nous travailler sur le 2e album – Paul : « oui, il fallait faire des bonnes chansons, alors ils m’ont appelé » (rires).
Donc après l’été et ses festivals, vous vous plongez en studio pour ce nouvel album ?
Oui, on termine un peu les dates cet été, avec les dates que tu as cité, et après on prendra du temps pour l’écriture et on va commencer à s’y mettre.
Justement vous avez des références musicales assez éclectiques, Hendrix, les beattles, vous avez une culture musicale assez riche en fait ?
Oui, il n’y a que Paul qui a un peu moins de culture en fait (rires)
Donc pour ce deuxième album, quelles seront vos influences ?
C’est hyper dur à dire, parce que justement lorsque l’on est dans l’écriture, on essaye de ne pas être trop sous l’influence de ce qui a déjà été fait. On essaye de prendre un peu de distance. En plus ce n’est pas seulement ce à quoi on pense au début, qui va finalement être produit. On part souvent dans l’écriture à partir d’un son, genre un son de synthé ou de guitare…
Justement, à ce sujet, vous avez un son bien à vous, une vraie signature avec un résultat hyper travaillé. Ce qui est assez bluffant, d’ autant plus que venant de Versailles comme d’autres groupes, vous réussissez à avoir votre propre identité.
On essaye justement pour la suite de dégraisser la matière. Sur le 1er album effectivement il y a plein de détails de sous-couches, on va essayer de faire quelque chose de plus minimal. Les dates que nous avons faites, nous ont fait réfléchir à notre travail. Se retrouver sur scène nous a permis de nous remettre un peu en question. Après un 1er disque de « production », plus difficile à jouer en « live », on va essayer d’être plus efficace dans la perspective du jeu sur scène.
La rencontre avec Gopher (Dj Alex) ?
On s’est rencontré par l’intermédiaire d’un ami commun, il a accepté de nous rencontrer et on a décidé de faire un truc ensemble (Hello Inc.).
Versailles semble être un vivier pour les groupes d’ électro pop ?
Oui c’est vrai à Versailles, il y a un petit foyer musical, comme Nantes, Marseille, Bordeaux ou Paris, après, quand il y a un ou deux groupes qui émergent, comme à Versailles avec Air ou Phoenix, ça entraine les jeunes générations derrière.
Vous êtes ici sur la côte d’Azur, vous avez un bon souvenir de Cannes il me semble ?
Oui, la dernière fois qu’on est venu dans le Sud, c’était à Cannes, on a fait une nuit blanche, la fin de soirée était difficile. Emile était parti prendre un bain de minuit, on le cherchait partout, c’était mémorable, en plus notre concert s’était passé pendant le festival de Cannes sur le toit du Radisson, un grand moment !
Donc, vous êtes plutôt contents d’être de retour dans le sud ?
Tout est trop bien ici à Antibes, la scène, la technique, l’organisation. On est venu en train jusqu’ à Antibes et dès Avignon on avait les odeurs de garrigue, sortir du béton Parisien, voir la mer, c’est vrai qu’ici il y a un truc inimitable. En plus on est heureux de rencontrer pour la première fois ici, notre public. J’espère qu’on reviendra, il y a plein de beaux festivals dans tout le Sud comme le festival « les déferlantes » à Argeles-sur-Mer.
On revient sur la musique et sur la production, dans le genre, la musique de film c’est quelque chose qui vous plairait ?
Ah oui, on adorerait, on essaye d’ailleurs de faire une musique assez cinématographique. On essaye de mettre des couleurs dans notre musique. Je pense à Messiaen qui mettait beaucoup de couleurs dans ses musiques. Les sons de synthés sont tellement propices à l’imaginaire qu’on peut facilement y voir des images.
En plus, vous avez une musique plutôt positive ce qui dénote un peu de l’air du temps ?
Oui on essaye de mettre de la lumière dans notre musique. Cela me fait plaisir que tu nous le dises, car y a plein de gens qui font de la musique dans le négatif, la tristesse ou la violence et qui ont du succès… Nous, nous avons fait le choix d’être dans le positif. Même si le côté Dark est d’époque, nous on essaye de faire du positif, quitte à passer parfois pour des bisounours (rires).
Une dernière question, le featuring avec John Helliwell le sax de Supertramp c’était comment ?
On s’est rencontré à Paris pour la première fois, grâce à notre producteur qui lui avait passé notre album. Puis on s’est rencontré à Londres, on avait besoin d’un sax sur un morceau (« ceci n’est pas une chanson »), alors on a tenté, on a demandé et il a accepté… Il est venu avec ces Sax, ceux avec lesquels il a enregistré tous les tubes de Supertramp, c’était génial ! A choisir, on préfère d’ailleurs faire du featuring avec de vrais musiciens plutôt qu’avec des chanteuses de R and B par exemple.
- Interview exclusive du 27/06/14 pour dracenie.net. Remerciements à Philippe, Emile et Paul. Remerciements à Virginie Bernad pour Label Note et les Nuits Carrées.
- A relire : le groupe Saint Michel aux nuits Carrées d’Antibes