Charlotte Morel

Interview de Charlotte Morel championne de Triathlon

Le 1er Triathlon de la Martinette à Lorgues qui s’est tenu le 28 juin 2014, a su attirer un plateau particulièrement riche en championnes et champions de cette discipline. Chez les hommes c’est Julien Pousson du Club de Triathlon de Saint-Raphaël qui a remporté l’épreuve et chez les femmes, c’est Charlotte Morel championne de triathlon, elle aussi du club de Saint-Raphaël qui est arrivée en tête. Charlotte Morel qui est née à Draguignan a eu la gentillesse de nous accorder une interview.

Bonjour Charlotte, vous êtes une triathlète aux titres multiples, plusieurs fois championne de France, plusieurs fois médaillée sur coupe d’Europe et médaille de Bronze sur coupe du Monde. Comment expliquez-vous ce parcours exceptionnel initié chez les bébés nageurs de Draguignan à l’âge de 3 ans et passant par le Creps de Boulouris ?

Je suis issue d’une famille de sportifs et j’ai toujours été soucieuse de préparer l’avenir en continuant mes études en parallèle de ma carrière sportive. J’ ai commencé la natation à l’âge de 3 ans chez les bébés nageurs de Draguignan. Après être passée par le cercle des nageurs de Draguignan (où j’ai rencontré Monsieur Piffaretti maître nageur emblématique du bassin de la piscine Alex Jany), par le « DUC Athlé » et par le club de triathlon de Draguignan sous la houlette de mon oncle Didier Morel, c’est au cours d’une compétition en 2005 que j’ai été repérée par le CREPS de Boulouris. J’ai pu intégrer le CREPS à l’âge de 16 ans et en accord avec la fédération de triathlon et le CREPS, j’ai pu poursuivre mes études au STAPS de Nice où j’ai obtenu un Master « Nutrition activité physique et santé ». Ce diplôme et mon expérience d’athlète de haut niveau me permettent aujourd’hui de proposer mes services de coach sportif et nutrition à Saint Raphaël où je vis avec mon compagnon.

Aujourd’hui parmi vos soutiens, outre celui de votre famille, vous avez celui d’un très grand champion, qui n’est autre que votre compagnon Frédéric Belaubre* et à vous deux, vous survolez véritablement la discipline. Peut-on dire que vos conditions sont idéales ?

Effectivement, le triathlon est une discipline qui est particulièrement exigeante sur le plan alimentaire et qui nécessite un entrainement important (4 heures par jour). Il est donc plus facile de vivre cette passion avec quelqu’un qui la partage, ceci facilite le partage et la compréhension. De plus, cela participe de notre équilibre mutuel qui nous aide sans doute à être plus performants en compétition.

Vous courrez pour le Club de triathlon de Saint Raphaël, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

Grâce à ma scolarité au CREPS de Boulouris, je connais bien Saint-Raphaël et rester dans la région avec ses paysages magnifiques est un véritable « plus » pour la qualité de vie et pour  mon entrainement. De plus, mon entraineur Morgan Steinackre vit lui aussi à Saint Raphaël. De nombreux champions de la discipline font également partie de ce club, ce qui est bon pour le partage d’expériences. Enfin, il est vrai que la ville de Saint Raphaël s’est particulièrement investie pour nous donner les moyens de nous entrainer dans les meilleures conditions. Si tel avait été le cas à Draguignan, peut-être y serais-je restée ? D’autant que Draguignan, dispose d’un bassin extérieur, ce qui convient bien à l’entrainement pour le triathlon et les petites routes de la Dracénie sont relativement moins fréquentées que celles du littoral, ce qui pour la pratique du vélo est plus confortable.

Le week-end dernier une nouvelle compétition voyait le jour à Lorgues avec le 1er Triathlon de la Martinette dans un cadre idyllique. Vous êtes arrivé 7e au scratch et 1ère chez les femmes (après 1500m de natation, 45 kms de vélo et 10 kms de course à pieds) devant Jessica Harrison (qui a participé aux jeux Olympiques en 2008 et 2012), Justine Guerard et Felicity Sheedy Ryan, vos impressions sur cette course ?

Le parcours de ce triathlon était indiscutablement magnifique, imaginez l’épreuve de natation dans le lac de Sainte Croix et l’arrivée dans le vignoble… L’organisation était tout à fait convenable et l’après-course particulièrement réussie. Toutefois, deux points seraient à améliorer pour la prochaine édition, le ravitaillement des coureurs en eau et les navettes entre les différentes épreuves. Je suis très heureuse de ma victoire, d’autant plus que le niveau était particulièrement relevé. Pour moi, l’objectif de cette course consistait en une préparation du championnat de France qui est mon objectif cette année.

A l’occasion de cette course, vous avez salué les qualités de votre vélo, le Look 596 IPACK. Le matériel à très haut niveau peut faire vraiment la différence ?

L’équipement est effectivement très important pour moi, d’autant plus important que je suis soutenue par Look depuis longtemps et que je suis véritablement fan de cette marque qui selon moi fait le plus avancer la technologie en la matière avec un travail remarquable sur l’aérodynamisme et les matériaux comme le carbone.

Dans la foulée du Triathlon de la Martinette, vous avez participé le lendemain au Fitdays MGEN à Saint Quentin en Yvelines où vous avez fait le podium de la meilleure équipe avec le club de Saint Quentin, comment faites-vous pour enchainer 2 compétitions en 2 jours ?

C’est l’entrainement qui permet cela, mais il est vrai que des dates aussi rapprochées sont assez rares dans mes plannings habituels. J’ai maintenant 6 jours pour récupérer avant ma prochaine course.

Justement, dimanche prochain vous allez participer au championnat de France à Gravelines, sur une longue distance (2 kms de natation, 80 kms de vélo et 16 kms de course à pied), une course qui entre dans vos nouveaux objectifs.

Oui, le championnat de France à Gravelines dans le Nord Pas de Calais, le Ch’triman est une course importante, il y a 1500 inscrits dans les différentes catégories, et elle est importante pour mes objectifs sportifs. Jusqu’en 2013, j’avais un « rêve Olympique » et la courte distance pour des raisons qui m’échappent ne m’a pas permis d’être sélectionnée… J’ai donc décidé cette année de courir le championnat de France en longue distance, ma dernière course dans cette catégorie était à Cannes.

Le triathlon attire de plus en plus d’adeptes tout en restant un sport encore trop peu médiatisé, comment expliquez-vous cet engouement?

Je pense que le climat et la beauté de notre région en particulier, autorisent des conditions idéales d’entrainement. De plus, les différentes catégories de courses, notamment avec des distances plus courtes, permettent à des sportifs réguliers de pratiquer ce sport.

Vos conseils pour se mettre à cette discipline ?

Pour débuter, la catégorie de prédilection est le triathlon « sprint », c’est à dire 750m de natation, 20 kms à vélo et 20kms de course à pieds. Un entraînement régulier d’une fois par semaine pour chaque activité permet de se mettre au départ d’une course de manière sereine.

Le mot de la fin ?

Je tiens à adresser mes remerciements amicaux au DUC « Athlé » de Draguignan et au Cercle des Nageurs de Draguignan. J’ai également une pensée pour ma famille de Draguignan et pour mon frère Jérémy qui a appris à bien nager l’année dernière et qui s’est mis au triathlon. Dimanche dernier il a participé à l’Iron Man de Nice

Merci Charlotte pour votre gentillesse et votre temps. Félicitations à vous pour l’exemple que vous donnez à notre jeunesse et pour la fierté que les dracénois ne manqueront pas de ressentir grâce à vous.

*Le compagnon de Charlotte Morel est Frédéric Belaubre, il dispose d’un palmarès lui aussi très impressionnant. Il a notamment été champion du monde junior en 2000 à Perth en Australie, 5e des jeux olympiques d’ Athènes en 2004, champion d’Europe en 2005 à Lausanne, médaille de bronze aux mondiaux en 2006 à Lausanne, 10e aux J.O de Beijing en 2008.

Photo MartinPUTZ, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons

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