œnotourisme

Interview de Nadège Moha

Bonjour Nadège Moha, vous êtes Directrice de la publication du Cahier du Tourisme en Provence, qu’est-ce qui a inspiré la création de ce Magazine et quel est son objectif principal ?

Ce magazine est en l’état actuel une création mais avec toute de même une existence antérieure,   je m’explique : il représente une très longue histoire.  Il y a  une trentaine d’ années il existait  sous le titre « le cahier du Tourisme  Varois » sous la forme d’un catalogue qui recensait toutes les villes et villages du Var. Il m’avait été transmis par son créateur, le Président de tous les offices de tourisme du Var, haut dignitaire et ambassadeur de la Provence. Avant de quitter ce monde il est venu me voir en me demandant de lui faire une promesse,  celle de faire perdurer cette édition à travers les années. J’ai tenu parole, puisque depuis de très nombreuses années  je poursuis cette publication avec  assiduité et passion sur le Var, contre vents et marées et plus encore; Mon  lectorat  a aujourd’hui dépassé largement  les frontières de notre département et de la Provence, puisqu’il est lu des galeries d’art parisiennes.  Il a même atterri en Californie l’été dernier!

Comment voyez-vous l’évolution du tourisme (ou de l’œnotourisme) en Provence et quelles sont les tendances actuelles que vous observez ?

Je n’aime pas beaucoup le mot tourisme, même si ce mot figure dans le titre de mon magazine. Mais je vais répondre à votre question : la Provence a toujours suscité beaucoup d’engouement pour les voyageurs de passages, qu’ils soient français ou étrangers. La culture provençale, loin d’être une culture folklorique caricaturale, est une vraie culture raffinée et précieuse. Elle englobe une littérature très riche, une gastronomie authentique et généreuse, un passé et une actualité artistique, culturelle très dense et des vins excellents, qui sont sur les tables du monde entier.

Cette terre suscite beaucoup de convoitises et incite beaucoup d’hommes d’affaires à investir dans nos domaines viticoles et châteaux. La Provence est je crois le nouvel eldorado de la France. Certes, si elle est une terre bénie, les professionnels doivent rester humbles et vigilants sur la qualité de l’accueil, sur les prix parfois exorbitants et la qualité des produits proposés, car rien n’est acquis. Dieu merci, le tourisme en Provence évolue vers un tourisme intelligent, un tourisme plus culturel et plus authentique, alliant culture, art et gastronomie. Il y a également la volonté de développer une fréquentation touristique hors saison en hiver et hors des sentiers battus. C’est je crois, l’objectif qui est dessiné par le label « Vignobles et découvertes ».

Quel rôle joue l’art et la culture dans la promotion du tourisme en Provence à travers votre publication?

L’art et la culture en Provence occupent une place prépondérante dans ma publication et avec l’œnotourisme ils vont de pairs, ils sont indissociables et incontournables. Ils sont l’ADN même de ce terroir, le témoignage vivant de notre richesse culturelle. Nous avons bien d’autres attraits que nos seules plages et nos collines à offrir aux touristes. À travers mon magazine, c’est mon amour pour cette terre, c’est ma passion pour les artistes et pour la culture que je veux transmettre. C’est encore et toujours une histoire de transmission et d’ héritage … Il faut toujours transmettre ce qui nous a été donné comme un cadeau, comme un relais que l’on passe.

Pouvez-vous nous parler des défis auxquels vous êtes confrontée en tant que Directrice de la publication du Cahier du Tourisme en Provence?

Mon défi est double : j’ai une créativité débordante pour les multiples sujets qui me passionnent et je suis obligée de restreindre cette boulimie de curiosité en tous domaines, sinon j’exploserai le nombre de pages prévu initialement! Mon défi c’ est aussi de solliciter des partenaires publicitaires. J ai une double casquette: créatrice et commerciale. Basculer de l’une à l’autre demande une énergie considérable. Je ne travaille qu’avec des journalistes indépendants et  des imprimeurs de la Région. Tout est fait « made in Provence » évidemment.

Chaque année vous élargissez la distribution du magazine, une distribution très  ciblée. Pouvez-vous nous dire quelques mots à ce sujet et sur le profil de votre audience?

Oui les premières années,  ce magazine était distribué sur le département  du Var uniquement, et aujourd’hui  il est  diffusé sur toute la Provence auprès des principaux offices de tourisme, domaines viticoles et châteaux. Notamment durant les 75 concerts des « Musicales dans les vignes de Provence » qui est un partenaire de diffusion important, de juin à octobre auprès de 25000 spectateurs. Maintenant j’ai accès à la scène artistique  internationale par le biais de Yoyo Maeght ambassadrice hors pair du monde de l’art. J’ai la  chance de l’avoir à mes côtés,  elle fait une promotion incroyable de ce magazine. Mais aussi, grâce aux réseaux sociaux, Instagram principalement et Facebook sur lesquels je communique tous les jours sans relâche et bien entendu grâce à mon site internet, dont l’audience est sans limite d’âge et de territoire.

Pouvez-vous nous livrer quelques indiscrétions sur le contenu de votre édition 2024-2025?

L’édition 2024/2025  aura la chance d’accueillir des grands domaines prestigieux de renommée mondiale alliant l’art et le Vin , des  artistes peintres nationaux mais aussi des grands noms  de l’Art qui rayonnent au niveau international tel que Aki Kuroda peintre franco-japonais, Hom NGuyen,Thierry Lefort, la fondation Carmignac, la Villa Noailles  et ça,  c’est un gage de confiance de leur part et un grand honneur pour moi.   Nous  aurons pour cette édition des interviews exclusives de très grands chefs de cuisine étoilés.

Je pense très souvent  à ce vieux monsieur qui m’avait  confié  le soin de continuer cet ouvrage, j’espère qu’ il est heureux  et fier  depuis là-haut, de savoir que son espoir et son engagement  ont dépassé les limites du Var et de la Provence. C’est ma façon à moi de lui rendre honneur, de rendre hommage à cette terre qui m’a tendue les bras,  moi qui viens d’un autre pays que la France. Il est dit dans la Torah, que toutes les fois que l’on pense à une personne qui n’est plus de ce monde,  c’est une bénédiction qu’on lui fait…

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