Dracenie

Draguignan une belle dormant ?

Lors de la campagne des dernières élections municipales à Draguignan, Olivier Audibert Troin prédisait 5 ou 6% des voix à la liste conduite par Gérald Pultrini. Ce dernier en fit 20,49% au 1er tour.

Depuis 4 ans, de l’eau a coulé sous les ponts, et si l’on en juge la proximité des deux hommes lors de la campagne des élections législatives de juin 2012, nul doute que ce nouveau tandem, alliance du Maître et de l’apprenti, pour reprendre une réthorique chère à Georges Lucas, devrait être incontournable lors des échéances municipales de 2014.

C’est pourquoi, il peut être intéressant de revenir sur la tribune de Monsieur Pultrini relative au commerce du Centre-Ville de Draguignan.

Dans cette Tribune, cet élu municipal de Draguignan fait un constat sur la situation du commerce en Centre-Ville, en écho à une précédente publication du quotidien local Var-Matin. Selon lui, la symbolique place du marché devrait être dynamisée. Il constate que l’évolution des modes de consommation a donné la préférence des consommateurs aux zones commerciales en périphéries. Un phénomène amplifié par la crise économique et la baisse du pouvoir d’achat qui en découle.

Ses solutions :

– Que la Ville anime à « moindre coût » le centre Ville,
– Développer le tourisme en valorisant le caractère Provençal de la Ville,
– Mettre en place un parcours balisé dans le centre ancien (comme à Aix en Provence)
– Réinstaurer la foire de l’Olive.

La guerre des centres (Centre Commerciaux en périphérie contre Centre-Ville) et la paupérisation des Français est un phénomène inexorable et complexe qu’il apparait difficile de régler par le petit bout de la lorgnette.

Le commerçant aujourd’hui, contrairement à une vision passéiste est un chef d’entreprise plus qu’un notable attendant le chaland. En ce sens, il doit s’adapter à l’évolution des attentes des consommateurs sans pour autant tout attendre de l’interventionnisme des fonds publics. En revanche, une ville et ses décideurs devraient pouvoir créer des conditions favorables à la création, l’initiative et plus largement à la vie.

Pour se faire, une vision globale de la ville plus qu’une vision partielle par quartier,  pourrait permettre d’avancer. Un diagnostic commercial et urbain, puis une concertation avec les principaux acteurs sur les solutions, permettrait de dégager les pistes d’une action de fond visant à repenser la Ville et à l’adapter aux nouveaux modes de vie et de consommation.

L’inflation des dépenses publiques et spécifiquement des dépenses des collectivités locales ou des intercommunalités ne va pas dans le sens d’une baisse de la pression fiscale. De même, le niveau peut-être trop élevé des loyers des locaux commerciaux constituent des charges qui ne peuvent être ignorées par leur impact sur la santé financière des commerçants Dracénois.

Le Job d’une Ville ou d’une intercommunalité, c’ est donc de ne pas assommer les commerçants par une pression fiscale toujours plus forte. Ce peut être d’ imaginer l’avenir. C’est de permettre les conditions d’un habitat adapté ou rénové en Centre-Ville, c’est de garantir la sécurité, permettre aux piétons de se déplacer en sécurité, c’ est offrir des solutions de parkings alternatifs, c’est favoriser le lien social notamment en redonnant la fierté de porter le maillot Dracénois en donnant l’exemple par le haut. C’ est garantir un minimum de propreté. C’est enfin, être créatif pour mettre en oeuvre les conditions favorables à la création d’emplois privés.

Le job des commerçants, afin de ne pas devenir des « commerçants de dépannage », cela pourrait être de se différencier en adaptant leurs horaires d’ouverture en fonction des Clients. C’est de travailler sur ce qui fait le nerf de la guerre des centres : les promotions et les prix. C’ est de travailler sur la qualité de l’accueil, la notion de service et de conseil,  sur la qualité des produits ou sur la fidélisation des clients. C’est aussi, peut-être, repenser les comportements en s’inspirant des grandes surfaces qui proposent à leurs personnels un parking spécifique pour ne pas prendre de places aux Clients.

Enfin sur ce volet commercial, l’on ne peut ignorer la situation particulière de Draguignan, qui à défaut d’être une locomotive pour le dynamisme commercial de son bassin économique est devenu une Ville cannibale. Avec une évasion commerciale toujours plus forte, des Villes comme Flayosc, Trans en Provence et peut-être Lorgues demain, avec la liaison physique crée par la future Prison, payent le prix fort de l’intercommunalité et de son développement sans maitrise apparente.

Le tourisme : remède de tous les maux ?

Le tourisme, ce mot magique et consensuel… Et si les touristes étaient eux aussi considérés comme des Clients ? Des clients en recherche de professionnels. Aujourd’hui les touristes sont de plus en plus en quête d’authenticité, ils sont à la recherche de prix, de services, de découvertes ou d’expériences. C’ est pourquoi ce qui relève de nos traditions, de nos coutumes, de notre patrimoine doit être évidemment valorisé. Comme cela l’ a été avec le musée des ATP. En la matière, tout ce qui nous différencie nous rend plus fort.

Notre terroir, notre culture provençale, notre passé médiéval, nos légendes, sont autant d’atouts à préserver, à valoriser et à développer plutôt que de vouloir faire comme tous les autres, standardiser les animations ou les offres touristiques.