Arts

Exposition de Zao Wou-ki à Aix en Provence

Zao Wou Ki

L’hôtel de Caumont d’Aix en Provence accueille une exposition de l’artiste d’origine chinoise Zao Wou-Ki jusqu’au 10 octobre 2021.

Zao Wou-Ki naît à Pékin en février 1920 : le 13 selon les documents chinois ; le 1er selon l’acte de sa naturalisation française. Quelques mois plus tard, sa famille s’installe à Shanghai. À son arrivée en France, T’chao Wou-Ki devient Zao Wou-Ki (Wou-Ki étant le prénom). Il passe son enfance à Nantong, petite ville au nord de Shanghai, où son père est banquier. Il y termine ses études primaires, puis y suit les trois premières années du secondaire.

Il ne fait jamais nuit

L’exposition de Zao Wou-ki à Aix en Provence s’intitule « il ne fait jamais nuit ». Elle propose les œuvres de l’artiste français d’origine chinoise Zao Wou-Ki (1920-2013), réalisée en collaboration avec la Fondation Zao Wou-Ki. L’exposition regroupe près de 80 oeuvres de 1935 à 2009 (huiles sur toile, aquarelles et encres de Chine sur papier) provenant de collections publiques et privées. Cet ensemble a pour ambition de mettre au jour un des grands thèmes de création de l’artiste : inventer de nouveaux espaces picturaux construits à partir de son travail sur la couleur et la représentation de la lumière. Lumière et espace sont en effet indissociables dans son œuvre et permettent de comprendre son objectif récurrent de « donner à voir » ce qui ne se voit pas et qui l’habite, « l’espace du dedans ».


Zao Wou Ki

Zao wou-ki travaille sur la lumière diurne ou noctune

Dans la période qui suit son installation à Paris en 1948, Zao Wou-Ki explore le thème de la lumière diurne ou nocturne dans une série d’œuvres poétiques intégrant simplement la représentation des astres lunaire et solaire.Le passage à l’abstraction opéré au milieu des années 1950 par l’usage du signe emprunté à Paul Klee, enrichit son rapport à la lumière et à l’obscurité, exprimées alors par le jeu des masses colorées, qui s’affrontent ou fusionnent.

La pratique de l’encre de Chine, grâce à Henri Michaux à partir de 1970, lui permet de faire évoluer la tradition chinoise. Il entame alors un travail sur le vide, associé au blanc ou à la réserve, et le plein, associé au noir de l’encre. Cette recherche se prolonge dans sa peinture et lui fait découvrir de nouveaux espaces.

Les œuvres des années 1970 et 1980 renvoient à une face plus sombre correspondant à des périodes de souffrances et de deuil. Ces va-et-vient entre lumière et part d’ombre puisent leur inspiration dans la longue histoire de la peinture chinoise qui recherche l’équilibre des contraires.

Paul Cézanne pour guide

Guidé à ses débuts et jusqu’à la fin de sa vie par le génie de Paul Cezanne (Paysage Hangzhou, 1946 ; Hommage à Cézanne, 2005), Zao Wou-Ki a lui aussi été sensible à la lumière spécifique du soleil du midi de la France. Après avoir loué entre 1958 et 1972 un atelier dans le Var où il retrouvait nombre d’amis, il accepte la proposition de Josep Lluis Sert qui lui construit un atelier à Ibiza en 1973, un nouveau lieu de création.


Hôtel de Caumont Aix en Provence

A partir de 2004, Zao Wou-Ki séjourne à plusieurs reprises en été dans la propriété du Luberon du couturier Emanuel Ungaro, très attaché par ailleurs à sa ville natale d’Aix-en-Provence. Zao Wou-Ki y travaille « sur le motif », fait nouveau pour lui, et peint une série d’aquarelles qui seront présentées pour la première fois à l’Hôtel de Caumont. Elles rendent compte de la luminosité et des couleurs tantôt flamboyantes tantôt assourdies des paysages du Luberon. Ces œuvres expriment à l’ultime moment de sa vie son bonheur de peindre immuable.