Au travers du témoignage de Monsieur Marc Moutte récemment reçu comme membre de la Société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var, nous avons voulu rendre hommage à cette institution. Gardienne du temple de notre mémoire collective et d’une certaine idée de l’érudition.
La société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var est présidée aujourd’hui par Madame Françoise Grosjean. Elle a été créée le 20 août 1855 par quelques notables de Draguignan: le géologue Jean-Dominique Doublier, le géomètre Fernand Penescope, le vicaire Étienne-Florian Barbe et Fortuné Imbert. La Société d’études est l’une des plus anciennes associations de la région, après les Académies de Marseille, d’Aix-en-Provence et de Toulon. Elle a compté de célèbres chercheurs, savants, historiens, écrivains tels que : Claude Gay, Hippolyte Mège-Mouriès, Jean-Baptiste Gastinel, Pierre Clément, Frédéric Mireur, Edmond Poupé, Jean Aicard, Jacques de Morgan, Gustave Ferrié. Elle fut reconnue d’utilité publique le 8 août 1876.
A l’automne dernier vous avez été reçu comme membre de la société d’études scientifiques et archéologiques de Draguignan et du Var. Qu’est ce que cela représente pour vous?
Être reçu comme membre de la société d’études représente pour moi une reconnaissance de mon engagement dans l’étude et la compréhension de la culture et de l’histoire de la ville de Draguignan. C’est un honneur de faire partie d’une communauté dévouée à la préservation et à la promotion du patrimoine.
Selon vous, quels événements historiques marquants ont façonné l’identité de Draguignan au fil des siècles?
Draguignan a une histoire riche et mouvementée qui a contribué à façonner son identité au fil des siècles. Quelques événements marquants incluent l’occupation romaine, la création de la ville comtale, d’une viguerie, de la ville Royale et surtout le développement du siège des Tribunaux, les conflits et les invasions au cours de différentes périodes notamment au Moyen Âge, la période des guerres de religion, ainsi que son rôle stratégique pendant la Révolution française. De plus, la ville a été et est toujours une importante garnison militaire, ce qui a également laissé une empreinte significative sur son développement.
Pour vous, quels sont les principaux monuments ou sites historiques emblématiques de Draguignan?
Parmi les principaux monuments et sites historiques emblématiques de Draguignan, on trouve la Tour de l’Horloge, qui est un symbole fort de la ville et offre une vue panoramique impressionnante, ainsi que la mystérieuse Pierre de la fée, le site de Saint-Hermentaire avec sa chapelle, modeste et magnifique édifice religieux . Enfin, les rues de la ville, les allées ombragées des Allées d’Azemar ou encore celle de la Place du Marché et les fontaines pittoresques qui parsèment la ville contribuent également à son charme et à son identité historique.
En quoi l’histoire de Draguignan se distingue-t-elle des autres villes de la région, et quelles spécificités culturelles ou historiques la caractérisent?
L’histoire de Draguignan se distingue par sa position géographique stratégique au cœur de la Provence, ainsi que par son histoire marquée par les périodes Celtes et des Ligures et celle de l’occupation romaine, son patrimoine est pleinement imprégné par la richesses de ces différentes cultures.
Sa spécificité culturelle réside notamment dans son patrimoine architectural varié, avec des vestiges comme par exemple la triple enceinte de remparts qu’a connu la ville, des édifices issus des nombreux ordres religieux présents à différentes époques et des maisons médiévales. De plus, Draguignan a été un centre intellectuel et artistique important, accueillant des écrivains, des artistes et des intellectuels tout au long de son histoire.
En outre, la ville est également connue pour ses traditions provençales, telles que les marchés colorés, les festivals culturels et les spécialités culinaires régionales, qui contribuent à son charme et à son identité uniques dans la région.
Quelles figures locales, s’il y en a, seraient pas assez évoquées dans l’histoire de Draguignan?
Il y a très certainement plusieurs personnalités locales qui pourraient mériter une plus grande reconnaissance dans l’histoire de Draguignan. Parmi elles, on pourrait citer des personnalités artistiques, intellectuelles ou politiques qui ont contribué de manière significative au développement de la ville et à sa réputation. Par exemple, des artistes locaux talentueux, des écrivains ou des figures politiques ayant joué un rôle clé dans l’histoire de Draguignan pourraient être davantage mis en avant pour leur impact sur la vie culturelle et sociale de la ville.
Quels sont les projets futurs ou les domaines de recherche sur lesquels vous travaillez actuellement et que vous partagez sur votre groupe Facebook « histoire de Draguignan »?
Sur notre groupe Facebook « histoire de Draguignan », nous partageons des informations sur divers projets de recherche en cours, notamment des études approfondies sur des périodes spécifiques de l’histoire de Draguignan, des recherches sur des personnalités locales méconnues, des initiatives de préservation du patrimoine, ainsi que des événements culturels et historiques à venir dans la région. Nous encourageons également les membres du groupe à partager leurs propres découvertes, réflexions et questions sur l’histoire de Draguignan, afin de favoriser un échange dynamique et enrichissant.
Actuellement, nous avons à cœur de réaliser une réécriture de la légende du Dragon de la ville que nous souhaitons proposer en plusieurs épisodes. Cette légende est inscrite profondément dans l’identité, j’oserai dire dans l’âme de la ville de Draguignan.
Comme une madeleine de Proust, la foire de l’olive revient souvent dans les discussions d’une certaine génération de dracénois. Ceux nés avant 1975. Pour vous qu’est ce que cette foire évoquait? Quels souvenirs en avez-vous?
La foire de l’olive était un événement emblématique de la ville de Draguignan qui était avant tout l’évocation d’un sentiment fort de la célébration de la tradition, de la convivialité et de la fierté pour la culture locale de l’olive et de l’huile d’olive. Pour moi, elle évoque des souvenirs de spectacles populaires au sens noble du terme, de rencontres avec des producteurs passionnés, et une atmosphère unique. C’était aussi l’occasion de retrouver des amis et des membres de la communauté, de partager des anecdotes, et de célébrer ensemble un aspect important de l’identité dracénoise.